Un jour, je rencontre un couple habitant un appartement de 85 m².
Sans jardin, sans vue exceptionnelle.
Mais avec un désir simple :
« On veut plus de lumière, plus de circulation, plus d’air. »
Ce sont ces phrases qui déclenchent le vrai travail d’architecte : traduire un rêve en espace vécu.
Voici comment, pas à pas, j’ai transformé leur appartement — et comment vous pouvez utiliser ces mêmes principes chez vous.
On a fusionné la cuisine et le salon.
On a supprimé une porte sombre qui coupait la lumière.
On a élargi certains passages.
Moins de murs = plus de respiration.
Mais attention : si le mur est porteur, il faut absolument faire appel à un architecte ou ingénieur, et obtenir l’aval de la copropriété.
La lumière naturelle est le premier “agrandisseur” d’espace.
Dans ce projet, nous avons percé un mur intérieur avec une verrière, allégé les voilages, choisi des teintes claires.
Mais ce choix a aussi ses limites : un manque d’intimité, une vue sur un mur voisin… il faut doser.
Quand les ouvertures (fenêtres, portes, verrières) sont alignées, le regard traverse, l’espace s’étire.
Un bon “axe de vue” peut donner l’impression de doubler la taille d’une pièce.
Même sol dans toutes les pièces, matériaux cohérents, palette de couleurs limitée.
Cette continuité visuelle évite les ruptures qui “cassent” l’espace.
Rangements intégrés pour disparaître dans les murs.
Moins de mobilier, moins d’objets visibles.
Chaque élément qui reste doit avoir une raison d’être — utile, beau, ou les deux.
Sélection rigoureuse.
Comme le disait Mies van der Rohe : Less is more.
Le but n’est pas de remplir, mais de souligner.
Un espace n’est fluide que si on peut le traverser sans obstacle.
Laissez 80-90 cm autour des meubles, évitez les lignes de vue coupées, les objets à hauteur du regard.
Un espace encombré paraît toujours plus petit.
Des rangements discrets, des surfaces dégagées… le simple fait de libérer le sol change tout.
On n’a pas toujours besoin d’abattre : parfois, on “filtre”.
Bibliothèque ouverte, claustra, meuble bas… permettent de définir les zones sans enfermer.
Le budget lumière : les verrières et les baies vitrées coûtent, mais l’impact est fort.
L’isolation acoustique : ouvrir augmente le confort visuel, mais peut poser des défis sonores.
La hauteur sous plafond : si elle est faible, il faudra jouer davantage sur la lumière et les couleurs.
Le mobilier sur mesure : il coûte, mais amortit son impact sur l’unité et la qualité de l’espace.
Vous pourriez appliquer certains principes par vous-même, mais le vrai plus d’un architecte, c’est :
L’intuition et la vision d’ensemble
La maîtrise technique (structure, contraintes, réglementation)
Le pilotage du projet : dessin, suivi des artisans, choix des matériaux
L’optimisation des coûts et de l’espace
Facile à dire… mais souvent plus difficile à réaliser seul.
Refaire son intérieur de façon fluide, c’est d’abord :
ouvrir, fluidifier, unifier, alléger, mettre en valeur.
Mais ce sont les détails – la lumière, les perspectives, la circulation, le bon mobilier — qui font toute la différence.